LES CHOSES
Les choses est un roman de Georges Perec publié en 1965 par Maurice Nadeau dans sa collection des Lettres nouvelles, chez Julliard et ayant reçu le prix Renaudot la même année. C'est le roman de Perec qui a eu le plus grand succès. Georges Perec s'est rendu compte en écrivant son roman (qu'il ne qualifie pas de roman d'ailleurs), que la manière dont il faisait vivre les deux héros n'était ni plus, ni moins que sa propre façon de vivre à lui et à ses amis.
Oeuvre sociologique racontant la vie d'un couple pendant les années soixantes.
Ce couple vit à Paris et rêve de posséder et d'acheter. Au bout de 10 ans après avoir obtenue un salaire bien rémunérés ils s'installent dans ce qui semble être une vie terne.
Cet extrait décrit la société de consommation des années 60.
Ils ne méprisaient pas l’agent. Peut-être, au contraire l’aimaient-ils trop : ils auraient aime la solidité, la certitude, la voie limpide vers le futur. Ils étaient attentifs à tous les signes de la permanence : ils voulaient être riches. Et s’ils se refusaient encore à s’enrichir ; c’est n’avaient pas besoin de salaire : leur imagination, leur culture ne les autorisaient qu’à penser en millions.
Ils se promenaient souvent le soir, humaient le vent, léchaient les vitrines. Ils laissaient derrière eux le Treizième tout proche, dont ils ne connaissaient guère que l’avenue des Gobelins, a cause de ses quatre cinémas, évitaient la sinistre rue Cuvier, qui ne les eût conduits qu’aux abords plus sinistres de la gare d’Austerlitz, et empruntaient, presque invariablement, la rue Monge, puis la rue des Ecoles, gagnaient Saint-Michel, Saint-Germain, et, de là, selon les jours ou les saisons, le Palais-Royal, l’Opéra, ou la gare Montparnasse, Vavin, la rue d’Assas, Saint-Sulpice, le Luxembourg. Ils marchaient lentement. Ils s’arrêtaient devant chaque antiquaire, collaient leurs yeux aux devantures obscures, distinguaient, a travers les grilles, les reflets rougeâtres d’un