Les dépendances intergénérationnelles
Marc Olivier Padis est le rédacteur en chef de la revue Esprit, consacrée à la philosophie. Il a également travaillé pour le service social du Commissariat Général du Plan entre 2000 et 2001, et a notamment publié un rapport les politiques publiques en devoir de la jeunesse. Ses articles dans la revue Esprit portent essentiellement sur les relations intergénérationnelles, et parmi eux, celui intitulé « Relations intergénérationnelles : les nouvelles dépendances », publié en 2010, traite de deux thématiques essentielles à l’auteur, relatives à un nouveau déséquilibre entre les générations et à une nouvelle forme de dépendance, qui semblent engendrer une crise de sens. Selon l’auteur, le vieillissement de la population marque notre société en créant notamment une nouvelle problématique sur le plan de l’autonomie, et donc de la dépendance, ce qui engendre une rupture de sens. En effet, l’Etat providence s’est, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, efforcé de mettre en place un mécanisme de solidarité collective, remplaçant les transferts interfamiliaux privés, afin de permettre une plus grande indépendance des générations entre elles, des inactifs vis à vis des actifs et de mettre fin à un système de dettes intergénérationnelles qui existait jusqu’alors. Cette mise en place d’un nouveau mécanisme de solidarité n’a toutefois pas été sans conséquences : cela a entrainé un affaiblissement des liens familiaux, une érosion de la responsabilité familiale, un regain d’individualisme entraînant un dépérissement de la cohésion sociale. Cette nouvelle forme de solidarité est basée sur le travail et non plus sur la responsabilité familiale. Cependant, la crise que l’Etat providence traverse aujourd'hui a mis en péril cet équilibre, et ce, pour deux raisons. La première est l’allongement de la durée de vie, ayant pour conséquence directe l’augmentation du nombre de retraités, ce qui a