Les dérives du darwinisme
La théorie de Darwin fut prise au piège des idéologies politique, et comme de nombreuses théories scientifiques, utilisé pour justifier une politique, souvent extrémiste. En effet, un peu de science dans un discours ne pouvait que permettre de la rendre plus crédible aux yeux des masses populaires, ne nécessitant pas un raisonnement scientifique approfondi. Cette théorie fut donc remodelée afin de satisfaire des discours divers, la rendant ainsi quelque peu excessive. Cependant, ces nouvelles théories furent fondées par des scientifiques – plus ou moins compétents, il est vrai – persuadés du bien-fondé de leurs recherches. Elles furent également favorisées par le manque de précision de la théorie originelle. Rappelons effectivement que Darwin lui-même n’avait pas conscience de ce sur quoi il avait mis la main. On peut donc distinguer deux extrêmes : ceux qui s’appuyèrent sur la génétique pour démontrer la supériorité de certains êtres humains sur d’autres, ou encore ceux qui réfutèrent toutes lois génétiques et considérèrent que seul l’environnement agissait dans le processus de l’évolution. Nous nous intéresserons cependant ici uniquement à la plus connu des dérives : l’eugénisme.
A) L’eugénisme, ou la loi du plus fort
Eugénisme signifie tout d’abord bonne naissance en grec ( eu voulant dire « bien » et gennân « engendré »). Cette théorie, que l’on pourrait également qualifier de système économique, philosophique ou politique vise, comme son nom l’indique à privilégier les « meilleurs » de la société, et ce dans le but de sa survie. Chronologiquement, on distingue le darwinisme social, puis l’eugénisme en lui-même. Le second s’étant nettement radicalisé par rapport au premier.
Cette théorie trouve donc ses bases dans une radicalisation des idées de Darwin : en effet, celui-ci avait constaté que, dans quelque population, les plus faibles mourraient, laissant la place aux plus forts, ou du moins les