Les enjeux de la question allemande pendant la guerre froide (1945-1989)
A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne est déclarée comme la grande perdante. Pendant plus de 45 ans, celle-ci sera dans l’impossibilité de décider de son propre sort. Au cours de la conférence de Yalta en 1945 (réunissant Truman, Staline et Churchill), les vainqueurs (Etats-Unis, URSS, Grande-Bretagne) se partagent L’Allemagne en donnant une partie à la France. Durant leur occupation, ces puissances sont chargées de tenir leurs engagements pris à Potsdam en 1946 : dénazifier, décartelliser et démilitariser. Selon l’expression de Raymond Aron « Paix impossible, guerre improbable », la situation de l’Allemagne montre bien que, si la division fut durable, une réelle guerre armée n’était pas envisageable. Pourtant s’il n’y a pas eu de guerre directe, il y a eu de nombreuses crises en Allemagne qui furent le reflet et l’exutoire des tensions entre les deux blocs politiques et idéologiques.
Cet Etat devient alors l’enjeu principal d’une « guerre froide », terme premièrement utilisé par le journaliste allemand Walter Lippmann. Même s’il ne s’agit pas d’une guerre physique, ce conflit durera jusqu’en 1991, date de la réunification de l’Allemagne. En quoi la situation et l’évolution de l’Allemagne entre 1945et 1989 reflète les affrontements Est-Ouest durant la guerre froide ?
L’Allemagne devient le terrain d’affrontement entre deux modèles opposés, Berlin semble être le « grand prix » (Ann Tusa) de la guerre froide, enfin l’évolution de l’Allemagne reflète la reconstruction de l’Europe.
Durant toute la période de la guerre froide, l’Allemagne constitue le terrain d’affrontement idéal pour les deux modèles qui s’imposent : le modèle occidental et le modèle soviétique. En effet, l’Allemagne se situe géographiquement entre le bloc de l’Est (URSS et ses pays amis) et le bloc de l’Ouest (Les Etats-Unis et les pays alliés tels la France et la Grande-Bretagne). Ce