Les expulsés, Ernest Pignon Ernest
Ernest Pignon Ernest est né en 1942 à Nice. Il est l’un des fondateurs du street art. Il se sert de la rue comme une palette, il cherche d’abord le lieu où il exposera son œuvre, le mur qui lui convient, puis il adapte son œuvre à celui-ci. Il a été soldat lors de la Guerre d’Algérie, c’est pour cela que ses œuvres sont noires, lugubres. Cette guerre lui a apporté un nouveau point de vue sur le monde. Les Expulsés est une photographie d’une sérigraphie (procédé d’impression fondé sur le principe du pochoir et utilisant des écrans de soie ; l’image est obtenue par ce procédé) qui est sur un mur délabré, faite en 1977, dans le 14ème arrondissement de Paris. Le mur est constitué d’un grand nombre de matériaux, tels que du carrelage, des briques, du bois, du papier peint… On remarque aussi qu’il a subi des dégâts du feu. La sérigraphie, faite en noir et blanc pour montrer le côté intemporel du sujet, représente des personnes, un homme et une femme avec leurs valises, un matelas, des sacs.
Les deux personnages sont face à nous, les épaules baissées, ce qui leur donnent un air abattu, fatigué. Leurs visages sont fermés et tristes.
Le tout forme une scénographie (il y a une volonté de mise en scène des personnages), c’est donc une œuvre in situ, c’est-à-dire qu’elle a été réalisée seulement pour le lieu qu’elle occupe.
Le dessin est réaliste et les personnages sont en grandeur nature.
A la fin des années 70, certains quartiers de Paris ont été rénovés, ainsi les habitants ont été expulsés. Ils devaient se loger pour la plupart, dans les banlieues où se construisaient les cités dortoirs (villes de banlieue constituées d’ensembles d’immeubles dont les habitants travaillent ailleurs). Ernest Pignon Ernest a fait différentes affiches sur ce sujet, qui ont été sérigraphiées en plus de 500 exemplaires et collées sur les murs de ces immeubles en destruction. L’expulsion le touche particulièrement car il l’a vécu étant enfant,