Les femmes savantes, molière
Henriette et Clitandre sont amants, mais pour se marier, ils vont devoir obtenir le soutien de la famille de la jeune fille. Le père et l''oncle sont favorables au mariage ; mais la mère, Philaminte, soutenue par la tante et la sœur d''Henriette, veut lui faire épouser un faux savant aux dents longues, Trissotin, qui mène par le bout du nez ces « femmes savantes ». Mais comme c''est une comédie, le bien l''emporte et Henriette ne se marie pas avec Trissotin.
Bien que la pièce traite en partie de l''éducation des femmes, son interprétation a longtemps été réduite à ce seul sujet. Elle a souvent été citée en exemple, notamment au XIXe siècle, pour démontrer qu''il est inutile, voire dangereux, de trop éduquer les filles. Cette opinion est effectivement émise dans la pièce, mais elle ne résume pas toute sa thématique. Molière la place d''ailleurs dans la bouche de Chrysale, qui, tout en affirmant que les femmes doivent faire la couture et la cuisine et se taire, se montre au début incapable de résister à sa femme lorsqu''elle renvoie Martine et annonce son intention de marier Henriette à Trissotin. Quant aux « femmes savantes », elles ne sont pas ridicules parce qu''elles veulent s''instruire, mais parce qu''elles croient s''instruire et ne font que fréquenter des pédants sans talent. Chrysale le dit dans l''Acte III scène 7 : « si vous songez à nourrir votre esprit, / C''est de viande bien creuse, à ce que chacun dit ». De son côté, Henriette, qui se vante à plusieurs reprises d''être bête ou sans instruction, connaît depuis longtemps la vraie valeur de Trissotin que ses « savantes » consœurs idolâtrent. Dans cette pièce, Molière critique principalement les pédants et les poètes « de cour », notamment Cotin et Ménage qui lui ont inspiré les personnages de Trissotin et Vadius.