Les fleurs du mal
Dans nos cerveaux ribote un peuple de démons ».
De la même façon, après la Bénédiction n'est plus Le Soleil qui « s'introduit en roi[...] dans tous les palais » mais immédiatement L'Albatros qui, malmené et avec « ses ailes de géant », ne peut pas marcher. Le recueil ne se termine plus par La mort des artistes mais par Le Voyage, terminant le recueil sur ce vers « Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ! ».
Mais ces modifications semblent ignorer les ponctions du Cerbère Justice ou tout au moins ne pas y pallier. Ainsi, dans la partie Fleurs du mal rien ne vient remplacer Femmes Damnées ou Lesbos, poème pourtant central dans le recueil, au point que Baudelaire avait songé à intituler le recueil entier de cette façon avant la première publication.
Plus que l'oeuvre elle-même, le cheminement entre les éditions nous dévoile un peu plus du poète maudit et permet de mieux le comprendre. Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s'éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux, où rien ne se révèle De doux ni d'amer, Sont deux bijoux froids où se mêle L'or avec le fer. À te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d'un bâton. Sous le