Les fleurs du mal
Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le changement dans le monde.
Un questionnement profond s’est porté sur la « nature intime » du temps : est-ce une propriété fondamentale de notre Univers, ou plus simplement le produit de notre observation intellectuelle, de notre perception ? La somme des réponses de chacun ne suffit évidemment pas à dégager un concept satisfaisant et juste du temps Mais l’examen minutieux de chacune d’entre elles et de leurs relations apportera d’intéressantes réponses. Toutes ne sont pas théoriques, loin s’en faut : la « pratique » changeante du temps par les hommes est d’une importance capitale. De fait, la mesure du temps a évolué et cela ne fut pas sans conséquence sur l’idée que les hommes en eurent au fil de l’histoire. De rudimentaire qu’elle était aux premiers âges, sa mesure a gagné aujourd’hui une précision reposant sur l’atome. Ses progrès irréguliers sont donc à relier directement aux transformations du concept « temps ». Dans chaque poème ou récit, la notion de temps est abordée car un poème se situe forcément dans le temps, de par son auteur, les actions comprises a l’intérieur, une époque, un siècle etc... Nous avons, en poésie, oublié le temps. Tout le XXème siècle a œuvré au rapprochement de la poésie et de l’espace, et cette tendance perdure largement au XXIème. On ne compte plus les jeux de mise en page et de mise en espace du poème. Or il semble que ce rapprochement se fait au détriment de la conception de la poésie comme art du temps, dont nous voudrions ici rappeler l’importance. Loin de nous l’idée de nier le caractère spatial et visuel de la poésie, que je nous lui concédons aisément. Mais il reste pour nous, dans notre travail poétique, toujours secondaire et dépendant du travail sur le temps. Le temps comme caractère inhérent à la poésie
L’espace n’est pas un caractère absolument intrinsèque à la poésie : une poésie écoutée reste une poésie, sans