Les Fleurs Du Mal
Charles Baudelaire est un des poètes les plus cités, il est devenu un classique, mais il n'en a pas été toujours ainsi. Paris 20 août 1857.. L’audience qui vient de s'ouvrir devant la 6e chambre correctionnelle de la Seine n'a pas attiré la foule, pourtant l'audience de ce jour-là risque de faire quelque bruit ! en effet, l'accusé se nomme Charles Baudelaire. Il est poursuivi en même temps que ses éditeurs pour avoir publié un recueil de vers jugé scandaleux : "Les Fleurs du mal".
Le président Dupaty énonce le motif de la poursuite : offense à la morale publique, offense à la morale religieuse... Le procès ne dure que quelques heures: vite fait, mal fait. Le processus de Pinard (procureur général) est simple : dresser un catalogue de passages isolés les plus outrageants, afin de démontrer à la cour l'offense indéniable à la morale publique et religieuse. La défense de l'avocat de Baudelaire, Maître Chaix d'Est-Ange, n'est guère plus brillante. Gêné dans sa plaidoirie par un poète qui préférerait se défendre seul et sans que soient abordés certains points de sa vie privée et familiale, le défenseur se contente essentiellement de comparaisons avec d'autres ouvrages fort connus, pourtant équivoques, mais jamais poursuivis. Le verdict est à la hauteur des plaidoiries : le tribunal ne relève pas l'offense à la morale religieuse, mais considère qu'en se qui touche à la morale publique et aux bonnes moeurs, il y a bien lieu à condamnation, l'ouvrage contenant des passages ou expressions obscènes et immorales. Il ordonne la suppression des poèmes suivants: «Les Bijoux», «Le Léthé», «A celle qui est trop gaie», l'une des «Femmes damnées». «Lesbos», les «Métamorphoses du Vampire» Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés à payer une amende (300 F pour l'écrivain), et sont privés de leurs droits civiques. L'auteur des «Fleurs du Mal», en sortant de l'audience, à qui un ami demande s'il s'attendait à être acquitté, répond : Acquitté!- J'attendais qu'on me