Les forces de l'ordre - Carlo Ginburg
RAPPORTS DE FORCE, C. GINZBURG
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Cours du 15 Mai 2012
J. Revel « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
H. Merlin « Il n’est pas simple de résumer… »
Plusieurs études de cas. Il ne veut absolument pas faire un récit historique, il saute d’une chose à l’autre du coup ça prend presque la forme d’exempla. Pensée difficile à commenter. Né en 1939 à Turin. Docteur en philosophie. Il a étudié la sorcellerie au Moyen-âge. Les fromages et les vers analyse l’univers d’un meunier du Frioul au XVIe (1976). Enquête sur Frio Della Francesca (1983). Le sabbat des sorcières (1989), thèse d’histoire.
Il s’inscrit dans une bataille contre ce qu’on appelle le rhetoric turn et le linguistic turn, ceux qu’il appelle les sceptiques. Ils sont sceptiques de la possibilité même d’une histoire. C’est à l’intérieur même du champ de la rhétorique qu’il veut démontrer l’importance de la preuve. La plupart des historiens d’aujourd’hui ne se soucient assez peu des implications théoriques de leurs activités. Le scepticisme historiographique, l’idée d’une impossibilité de l’histoire, n’est pas né des historiens mais plutôt chez les sociologues et les philosophes qui réduisent l’histoire à sa fonction narrative et rhétorique (c’est un discours qui cherche à être efficient et qui n’a aucun rapport avec la réalité). Nietzsche est la source de ce scepticisme. Ginzburg s’oppose à l’idée selon laquelle la rhétorique serait contraire à la preuve. Ce livre montre que la preuve est dans la rhétorique. Il prend l’exemple sur celui sur lequel Nietzsche s’appuyait lui-même : les Athéniens et les Méliens (Nietzsche le met en rapport avec Le Gorgias). Calliclès affirme que la domination des plus forts sur les plus faibles est une loi. Le scepticisme libère l’opérateur et déjoue toute espèce d’analyse critique.