Les fusillés de chateaubriant
Lorsqu'il y avait un acte de résistance, les Allemands se vengeaient en prenant des otages, parfois innocents et les fusillaient. Ils faisaient cela pour que la population se désolidarise de la résistance. René Guy Cadou est un poète d'une grande simplicité (malgré qu'il soit marqué par le surréalisme). Le poème Les fusillés de Châteaubriant est composé de deux strophes : un quintil et une strophe de 20 vers. Les vers sont libres, Cadou veut se démarquer dans la structure du poème. Il décrit ici l'instant avant l'exécution, lorsque les condamnés se remémorent certains beaux moments de leur vie.
Lecture du poème
Les fusillés de Châteaubriant
Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel,
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d’amour
Ils n’ont pas de recommandation à se faire
Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus
L’un d’eux pense à un petit village
Où il allait à l’école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là où ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n’entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu’ils ne sont plus des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit.
René Guy Cadou
Annonce des axes
Explication du poème
1 - évocation de l'exécution ou reconstitution de l'exécution
Répétition de "ils" : les fusillés ne sont pas nommés, "une trentaine" : groupe indéfini d'hommes anonymes.
"ils sont appuyés contre le ciel": le ciel représente ici la mort qui est proche, ils sont près à basculer dans l'autre monde : la mort. Il y a sûrement