Les gens de l'antiquité ont-ils eu une idée de l’europe ?
Pour les grecs, ce qui est le fondement de l’Europe, c’est l’idée de liberté, une liberté d’obéir à la loi égale pour tous. Ainsi les grecs instaurent les bases de la démocratie, qui s’affirme aujourd’hui comme une valeur profondément européenne. La loi est un rempart contre la violence, c’est l’origine même des droits de l’homme, une notion si importante dans l’Europe contemporaine.
De ce fait, la culture grecque et les valeurs grecques sont restées présentes pendant longtemps, et sont à l’origine de l’UE.
Les romains ne peuvent pas raisonner en termes d’Europe parce que l’empire romain court sur 3 continents, Europe, Asie et Afrique (ex : Le mythe fondateur de Rome avec Enée).
C’est pourquoi l’oikoumene ou la romanitas prime chez les Romains. La romanité c’est d’abord des valeurs communes, une culture commune. L’empire romain se conçoit comme un empire universel, avec une communauté universelle et des hommes civilisés.
Puis l’empire devient chrétien (avec Constantin), le christianisme désormais raisonne en termes d’universel.
La notion de l’Europe ne peut pas émerger, ni la pensée philosophique de l’empire, ni la religion de l’empire ne peuvent permettre dans les cadres mentaux de raisonner en termes strictement européens.
Au moment des invasions barbares, des institutions subsistent comme l’église et cela va permettre à l’Europe de penser qu’il y a un destin commun car il y a en quelque sorte des institutions supranationales. C’est l’Eglise qui par ses institutions et par un hasard historique a permis à l’Europe de devenir une communauté de peuple.
C’est l’idée de la pièce Sertorius de CORNEILLE : « Rome n’est plus dans Rome, elle est toute là où je suis ».
Cela exprime que malgré la chute de l’Empire Romain à cause d’invasions barbares, ses valeurs ont subsisté.