Les hommes sont-ils des êtres à part dans la nature ?
•nature : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques. En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance. Le mot nature est ambigu. Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire. D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines. D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante.
Cette question suscite deux approches: on peut se demander ce qui distingue l'homme par rapport aux autres animaux; ce qui fait de l'homme un animal à part Mais on peut également voir qu'on ne nous demande pas quelle est la spécificité des hommes, mais bien si on peut en discerner une. Il faudra donc non seulement se situer sur un plan descriptif, mais également déterminer les enjeux de la question.
On ne pourra élaborer philosophiquement la question que si l'on sort d'une pure observation comparative pour s'interroger sur les discours que l'on peut tenir sur l'homme. Si en