Les images de la laideur et de l'horreur peuvent-elles constituer des objets poétiques ?
En effet le poète écrit sous l'influence d'une muse, la beauté étant incarnée le plus souvent par la nature, la femme et la divinité. Bien que la majorité des œuvres poétiques soit inspirées par la contemplation du beau, les images de la laideur et de l'horreur peuvent-elles aussi constituer des objets poétiques ?
Afin de trouver une réponse, nous nous intéresserons en premier lieu aux différentes formes de la poésie dans la représentation de la laideur.
Puis en second lieu nous nous pencherons sur les différents thèmes de ces poésies.
Et enfin nous étudierons la subjectivité de leur auteur.
La poésie prend plusieurs formes selon l'époque et selon le poète. Tout d'abord, Jean-Baptiste Chassignet ainsi que Pierre de Ronsard, au XVIe siècle début XVIIe, écrivent des sonnets composés de deux quatrains et deux tercets.
Puis au XIXe siècle on trouve chez Charles Baudelaire des poèmes en prose que celui ci n'a pas inventés puisqu'il s'est inspiré d'Aloysuis Bertrand. Cela ne manqua pas d'inspirer d'autre poète par la suite, tels que Francis Ponge ou encore Aimé Césaire.
En effet dans Le Parti pris des choses, Ponge exprime une grande modernité dans la forme de ses poèmes car il les construit sous forme de définition. Dans « L'huître » par exemple, le poète fait une description abordant plusieurs degrés : pratique, symbolique sur le monde, sur la création.
La première ligne « L'huître, de la grosseur d'un galet moyen […] » désigne bien, telle une définition, l'aspect concret et visuel du mollusque.
Aussi l'extrait du Cahier d'un retour au pays natal, «Le nègre dans le tramway», est un texte poétique qui n'est pas versifié et qui ne forme pas une unité complète, il s'agit bien d'un poème en prose. On trouve par contre chez Verlaine, des vers animés par une respiration, qui suivent un battement de mesure ce qui installe une forme poétique linéaire, proche de la prose.
Et enfin Apollinaire,