Les instruments juridiques d’intégration des pays en développement au commerce international
« Le système protecteur, en tant qu’il est l’unique moyen d’élever les États moins avancés en civilisation au niveau de la nation prépondérante, laquelle n’a point reçu de la nature, à tout jamais, le monopole de l’industrie manufacturière, mais a seulement pris les devants sur les autres ; le système protecteur apparaît, envisagé de ce point de vue, comme le plus puissant promoteur de l’association finale des peuples, par conséquent de la vraie liberté du commerce. » Cette citation de Friedrich List, économiste allemand du début du 19ème siècle, tirée de Système national d’économie politique, illustre parfaitement sa thèse selon laquelle l’échange économique international n’est favorable qu’aux pays de niveau de développement économique similaire. S’inspirant d’un mouvement de pensées qui affirmait la nécessité de la prise en compte des spécificités historiques politiques et sociales de chaque Etat, et de la situation des nouveaux Etats d’Europe de l’Est fruits des mouvements nationalistes du 19ème siècle ; il théorisa le protectionnisme éducateur. Selon lui il est nécessaire de maintenir des barrières aux importations dans les jeunes nations, les protéger en quelque sorte, le temps pour elles de se munir des infrastructures économiques nécessaires qui les rendront aptes à participer d’égal à égal aux échanges économiques internationaux.
Au moment de la décolonisation, dans les années 50 et 60, cette thèse fut reprise notamment par Raoul Prebish économiste et premier secrétaire général de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement). A cette époque les pays décolonisés, pays en développement avaient fait des revendications auprès des organisations internationales, pour que leurs handicaps soient pris en compte; notamment en demandant la création d’un organe spécial auprès des Nations Unies chargé des ces questions de