L’intégration des Irlandais en Amérique s’est réalisée dans un monde où le marché capitaliste naissait et où l’urbanisation était de plus en plus présente. Selon l’analyse de L. Lees et J. Modell, l’immigrant aurait suivi un circuit migratoire bien précis. Les Irlandais arrivent donc avec un statut de paysans et deviennent très vite des citadins. Ces derniers ne restent pas très longtemps dans les grandes cités portuaires où ils débarquent, ils s’engagent plutôt dans des emplois itinérants. Après un certain temps d’errance, l’immigrant arrive dans de plus petites agglomérations dans lesquelles de plus petites industries prospèrent. De plus, après avoir visité plusieurs endroits étant nomade, l’Irlandais migre en grande partie vers le Haut-Canada. Les immigrants doivent ensuite se trouver des emplois pour gagner leur vie. Les femmes, en milieu rural, accompagnent habituellement leur mari. En milieu urbain, elles occupent principalement le métier de domestique. L’homme, lui, a plus de chance de devenir bûcheron. Les Irlandais ont de la difficulté à s’intégrer socialement, car leur culture est différente de celle des Canadiens français. De nature turbulente et bagarreuse, l’Irlandais est souvent en conflit avec les Canadiens, ce qui facilite encore moins son intégration sociale. Sur les chantiers, le manque de main-d’œuvre se fait sentir et pourtant nous sommes au sommet de l’immigration irlandaise. La première vague d’immigrants à s’établir à Montréal, Boston, ou Toronto, ne connaîtra pas une trajectoire sociale unique. Cependant, il existe plusieurs vecteurs de convergences qui assurent à la communauté irlandaise un certain degré de cohésion. Le premier élément est la ségrégation occupationnelle. Les Irlandais, qui sont arrivés en grand nombre, ont fait manifester un sentiment de méfiance venant des populations locales et de ce fait, ils ont commencé à s’approprier des occupations de même catégorie afin de renforcer leur sentiment d’appartenance. Le deuxième élément