Les justes-camus : terrorisme et résistance
Dans la pièce de théâtre « Les Justes » les personnages Kaliayev, Dora, Stepan, Voinov, Annenkov, utilisent des méthodes terroristes.
Pourtant Camus les décrit aussi comme des « résistants »à une oppression qui se battent pour une cause. Ils veulent le bonheur du genre humain et se battent pour un monde plus juste, « Je n'aime pas la vie mais la justice qui est au-dessus de la vie » affirme Stepan.
Pour atteindre leur but – et c'est le paradoxe – ils ne reculent pas devant le meurtre.
Camus ne cache ni leur noirceur ni leur violence.
Devant ce qu'ils nomment la tyrannie leur seule arme est la terreur, mise en œuvre par tous les moyens et ils tuent pour que puissent naître des temps meilleurs, qu'ils ne verrons jamais, « Quand cette pluie de sang aura séché sur la terre, toi et moi serons mêlés depuis longtemps à la poussière. » dit Kaliayev .
« Les Justes » nous ramène à notre temps, aux explosions qui ravagent nos villes. Il évoque les terroristes de nos jours, ces hommes qui, avec des ceintures d'explosif, donnent la mort dans la certitude d'appliquer « la Justice ».
Camus nous fait également réfléchir au fait qu'il est parfois difficile distinguer entre des actes de résistance et des actes de terrorisme car il est question d'une légitimité dont la perception et l'évaluation peuvent varier largement.
Un exemple:
au Moyen Orient des groupuscules armés recourent parfois à des actes meurtriers contre des civils.
Se considérant résistant à l'occupation de leur Pays par des Etats étrangers, les auteurs de ces actes prétendent trouver dans ce statut la justification de leurs actions.
Si on refuse d'accorder ce statut de résistant, soit pour des raisons politiques, soit parce qu'on considère que leur violence extrême dépasse toute justification, on qualifiera alors de ces actes violents de terrorisme.
Ainsi l'appellation de terroriste sous-entend la complète illégitimité de telles