Les justes par camus
« L’action se passe en Russie au début du XX° siècle. Le Parti Socialiste Révolutionnaire a décidé d’exécuter à la bombe le grand-duc Serge pour hâter la libération du peuple russe. Trois terroristes de l’Organisation de combat apparaissent au premier plan : Ivan Kaliayev, qui croit à la beauté et à la joie et n’accepte de tuer que pour donner une chance à la vie. Stepan Fedorov, qui lui ne croit plus qu’à la haine, et Dora Doulebov, une jeune fille qui n’a pas renoncé à son cœur dans son amour de la justice. C’est Kaliayev qui doit lancer la bombe, mais au moment de la jeter il aperçoit dans la calèche les neveux du grand-duc et il suspend son geste. Quelques jours plus tard, Kaliayev tue le grand-duc. Arrêté, il reçoit la visite dans sa prison de la grande-duchesse qui lui propose de demander sa grâce contre le pardon de Dieu ; Kaliayev refuse. Skouratov, directeur du département de la police le prévient que s’il ne dénonce pas ses amis, il fera publier dans les journaux la nouvelle de son entrevue avec la grande duchesse et l’aveu de son repentir […]
Les Justes portent en épigraphe ce vers de Roméo et Juliette : « O love ! O life ! Not life but love in death (O amour ! O vie ! Non la vie mais l’amour dans la mort). » Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de la pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire, on le verra d’ailleurs que Les Justes soient une pièce historique. Mais tous mes personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J’ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai. J’ai même gardé au héros des Justes, Kaliayev, le nom qu’il a réellement porté. Je ne l’ai pas fait par paresse d’imagination, mais par respect et admiration pour des hommes et des femmes qui, dans la plus impitoyable des tâches, n’ont pas pu guérir de leur cœur. »
Albert Camus
L’Histoire compte moins que la question clairement posée par Camus : le