Les liaisons dangereuses
L’auteur Choderlos de Laclos
Laclos appartient à une famille de noblesse récente et modeste. Les liaisons est quasiment son seul roman (il écrit seulement quelques contes en vers dans la tradition de La Fontaine, deux livrets pour l’Opéra). Son modèle est Rousseau. Il choisit comme épigraphe aux Liaisons la phrase de Rousseau : « j’ai vu les mœurs de mon temps et j’ai publié ces lettres ». Militaire de carrière, il prend un congé pour l’écrire. Son objectif est d’écrire une œuvre qui lui permette de passer à la postérité. Frustré dans ses espoirs de promotion militaire, il a pensé trouver dans la publication d’un roman à succès, fut-il de scandale, une notoriété manquée dans sa carrière. Les liaisons est publié en 1782, sept ans avant la révolution française, quatre ans après la mort de Rousseau et de Voltaire.
Proche du duc d’Orléans (le fils du frère de Louis XIV), Laclos doit s’exiler en Angleterre en 1789. Il milite pour une monarchie constitutionnelle. En 1793, il est incarcéré pour ses convictions orléanistes. Il se ralliera ensuite, très tôt, à Napoléon, qui est officier d’artillerie comme lui. Il a vraisemblablement joué un rôle dans le coup d’Etat napoléonien du 18 Brumaire. Il accompagne Bonaparte en Italie, et meurt en 1803 à Tarente, où il devait prendre le poste de commandant de l’artillerie.
Il y a décalage entre sa vie, très ordinaire, une carrière d’officier de province, de bon père de famille ayant une femme et trois enfants, et les perversions, le cynisme, des personnages qu’il met en scène.
Les influences, le contexte littéraire, l’intertextualité
Au XVIIIe siècle, le roman invente de nouvelles formes : roman philosophique avec Voltaire et Diderot, roman réaliste avec Marivaux, romans libertins avec Diderot, Restif de la Bretonne, romans du sentiment avec Rousseau (La Nouvelle Héloïse), roman fantastique (le diable amoureux), récit d’anticipation (L’an 2440 de Mercier en 1770). Les romans deviennent des