Histoire du tableau : Le tableau "Les Massacres de Scio" raconte l’horreur des massacres turcs contre les Grecs indépendantistes à Scio en 1822. Cette scène de la Guerre d'Indépendance de la Grèce, qui débute en 1821, a fait plus de vingt mille morts. L'île était une des plus riches de la mer Égée. L'Empire ottoman voulut s’en emparer. Près de 45 000 hommes furent envoyés avec ordre de reconquérir, puis raser l'île et d'y tuer tous les hommes de plus de douze ans, toutes les femmes de plus de quarante ans et tous les enfants de moins de deux ans, les autres pouvant être réduits en esclavage. Le bilan est estimé à 25 000 morts tandis que 45 000 Grecs auraient été vendus comme esclaves.
Description de l’œuvre : Au premier plan, quinze figures occupent tout l’espace. On distingue des corps d’hommes, de femmes ou d’enfants dénudés, des visages exprimant la frayeur ou la lassitude. On assiste à l’horreur de la guerre. Bourreaux et victimes sont mélangés. Aucun Grec ne se tient debout. Au tout premier plan, on aperçoit des lames de poignards. Le cavalier ottoman à la droite du tableau surplombe toute la scène et adopte une posture héroïque. Il emporte sa victime. En arrière-plan, les Turcs, vainqueurs, armés et vêtus de leur uniforme sont rejetés dans l’ombre et nous laissent deviner le sort funeste qu’ils réservent à leurs victimes. Au lointain, on a une alternance de taches sombres et lumineuses. Delacroix a dessiné un paysage apocalyptique après une violente bataille.

Pourquoi ? : Delacroix, qui a participé politiquement à ce combat, veut que cesse les horreurs de cette guerre. Il veut attirer l'attention du public qui ne peut rester indifférent à tous ses massacres horribles. Mais en plus de vouloir témoigner l'horreur de cette guerre? Delacroix situe son œuvre dans un contexte plus universel : celui de l'homme persécuté par la barbarie.
Delacroix veut également rendre hommage à Byron, qu’il admirait profondément. Celui-ci est à la source d'inspiration du