Les monarchies censitaires
n°2
LES MONARCHIES CENSITAIRES (1815-1848) De 1815 à 1848, on distingue deux périodes (avec des dynasties parentes, mais différentes), Restauration et Monarchie de Juillet, séparées par la révolution de 1830. I) LA RESTAURATION (1815-1830) De 1815 à 1830, on distingue quatre temps : 1815-1816, "Chambre introuvable" ; 1816-1820, tentative libérale avec Decazes ; 1820-1827, retour des "ultras" avec Villèle; 1828-1830, crise qui emporte le régime. A) Le roi et les ultras En 1815, les "ultras", plus royalistes que le roi, dominent la Chambre. Grands noms, cadets, nobles de province, ou roturiers, radicalisés par les Cent jours, hommes de la grande propriété terrienne, du droit divin et de l'absolutisme, inspirés par les théoriciens de la contre-Révolution et de la théocratie, ils sont contre la Charte, le Concordat napoléonien, etc.. Leur chef naturel est le comte d'Artois, futur Charles X, on trouve parmi eux le duc de Richelieu ou le comte de Villèle. Face à ces réactionnaires, au sens strict, les Constitutionnels, ou "doctrinaires", sont des conservateurs, favorables à la Charte et au système censitaire, qui acceptent 1789 mais non la suite de la Révolution, entendent marier liberté et monarchie et soutiennent le ministère. Les libéraux, ou "indépendants" en sont l'aile gauche, hostile à l'Ancien régime, rèvant d'une évolution à l'anglaise vers un régime parlementaire où le roi règne sans gouverner ; parmi eux, La Fayette, l'écrivain Benjamin Constant, le banquier Lafitte ou l'industriel Casimir Périer. S'y ajoute, hors parlement, une opposition moins républicaine (la République, liée à la guillotine, fait peur) que bonapartiste, relancée par les Cent jours, la mise en demi-solde de 12 000 officiers, le licenciement de 300 000 soldats qui racontent au pays la légende dorée de Napoléon. Les "ultras", majoritaires, veulent une revanche. D'où une terreur blanche légale, avec détentions administratives (et non judiciaires), loi sur les "cris et écrits