Les mutations de la démocratie représentative
Cet ouvrage collectif rassemble les communications présentées lors d’un colloque tenu à la Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis en avril 2005. Il procède à une réflexion sur notre démocratie postmoderne et les mutations qu’elle subit ainsi que sur la remise en cause du système représentatif et l’apparition de nouveaux « types » de démocraties.Slobodan Milacic, professeur à l’Université Montesquieu de Bordeaux et spécialisé dans les questions ayant trait à la démocratie et à l’opinion publique ouvre le bal par son propos. Après avoir observé une mise en cause des principaux paradigmes de la démocratie et le fait que la représentation de la société par le politique est en voie de délégitimation, l’auteur relève l’ambiguïté des nouveaux concepts démocratiques que sont la démocratie des droits, la démocratie d’opinion ou la démocratie de participation. Ces nouvelles formes de démocratie qui concurrencent la démocratie représentative ne seraient pas des simplement des développements postmodernes de celle-ci mais bien les principales illustrations de sa fragilité. En effet, selon l’auteur, elles occupent une place grandissante dans notre société sans forcément répondre aux exigences de légitimité et d’effectivité démocratique. Il analyse ensuite chacune de ces formes de démocratie pour mettre en exergue leurs faiblesses et conclut que « la démocratie reste, encore, aujourd’hui, une cause politique, systémique, voire civilisationnelle sans alternative légitime » (p. 37).Le propos du troisième auteur, Jean Gicquel est nettement plus optimiste. Sa contribution intitulée sobrement « Représentation et contrôle » traite du « passage d’une démocratie sans le peuple à une démocratie avec le peuple » (p. 95) et de la démocratie semi-directe, un régime en quête de participation et de responsabilité. Concernant la participation, l’auteur