Les mutations de la famille
Pour que l’enfant puisse vivre sans trop de difficultés son destin est voler de ses propres ailes à sa majorité, il faut qu’il ait vécu dans un cadre qui, apte à le préparer à une telle autonomie, partage un certain nombre de valeurs fondamentales qui assureront plus tard l’intégrité de sa personne et son intégration paisible dans un environnement dans lequel il est appelé à se déployer toute sa vie durant. Ce groupement, berceau naturel de la personne physique et donc cellule de base de la société globale, est la famille. Réalité juridique très ancienne, la famille fait en droit l’objet d’une règlementation calquée sur l’évolution sociale en la matière. Cela fait d’elle un phénomène en perpétuelle mutation, aspect qui nous intéresse particulièrement. Avant d’y parvenir, un éclaircissement conceptuel préalable est nécessaire et impératif.
Définir la famille n’est pas chose aisée ; Le Code civil, texte de base de la famille, n’en donne aucune définition pourtant elle s’y retrouve à plusieurs reprises.
Pour les sociologues, la famille est un groupe élémentaire formé d’individus qui relient entre eux des faits d’ordres biologiques : union de sexes, procréation, descendance d’un procréateur commun.
Pour le droit, c’est l’ensemble des personnes unies par le mariage ou par la filiation, ou par la parenté et l’alliance, celles-ci résultant elles-mêmes du mariage et de la filiation. Il est usuel de distinguer deux cercles dans la famille : la famille au sens large englobe toutes les personnes descendant d’un auteur commun, unies par un lien de parenté, par la communauté de sang jusqu’aux limites reconnaissables ; Cette famille-là comprend les collatéraux, les cousins éloignés : c’est la famille étendue, la gens patriarcale de l’ancien droit romain, le lignage de l’ancien droit coutumier. A certains égards, les alliés (conjoints des parents), s’y ajoutent,