Les paysans dans les contes de Mupassant
Guy de Maupassant (1850-1893) est un important écrivain naturaliste français.
La période de sa plus grande activité littéraire est relativement courte mais fructueuse. « Au cours d'une dizaine d'années, entre 1880 et 1890, [...] Maupassant écrivit environ 300 contes, 7 romans, 3 récits de voyage et 1 volume de vers »1. On voit qu'il pratique plusieurs genres, c'est cependant dans le conte où il excelle le plus2.
Les sujets traités dans ses récits sont nombreux et très divers. Une fois il parle de la frivolité, l'autre fois de la guerre de 1870. Une fois il nous montre le bonheur, l'autre fois le malheur ou la brutalité 3. En plus, ses contes peignent souvent divers milieux sociaux, parmi eux son groupe préféré - les paysans. C'est aussi le milieu qu'il connaît le mieux4 parce qu'il a passé son enfance à la campagne normande5.
Cette analyse aura pour but de montrer le portrait des paysans normands présents dans les contes de Maupassant et de relever les éléments de cette description qui témoignent de l'approche naturaliste de l'auteur. Les récits : « La ficelle », « Le petit fût » et « La bête à maît' Belhomme » nous serviront de source.
Commençons par voir comment les paysans et paysannes nous sommes présentés quant à leur physique. Tout d'abord, il faut dire qu'en général Maupassant décrit les individus. C'est d'ailleurs une approche caractéristique pour tout le XIX e s. et contraire à celle du XXe s. qui s'intéresse aux foules6. Par conséquent, en lisant les contes de Maupassant on observe que souvent des gens des champs sont présentés chacun à son tour et qu'ils sont différents. Celui-ci est gros ou gaillard, celui-là maigre ou osseux et ainsi de suite. Néanmoins, on peut trouver une description plus générale des paysans. Elle apparaît dans le conte « La ficelle », où Maupassant nous
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Togeby, Knud, L’œuvre de Maupassant, Copenhague, Danish Science Press, Ltd., Paris, PUF, 1954, p. 12