Les paysans du 16e et 17e siècle.
XVIe et XVIIe siècle
La France d’ancien Régime est un pays rural. Les villes, au début du XVIIe siècle, regroupent au maximum 15 à 16 % d’une population qui devait se situer un peu au-dessus de vingt millions d’habitants. Ruraux, les Français sont d’abord paysans, même si ce terme commode regroupe en fait des situations diverses. En dépit de certaines évolutions, ce qui domine dans la vie paysanne de cette époque, c’est la stabilité. Le paysan vit à l’intérieur de cadres socio-économiques et socio-juridiques hérités d’un long passé.
A. Le poids des cadres traditionnels de la vie paysanne.
I. Le cadre agraire et ses prolongements.
Le cadre agraire associe deux réalités inséparables : un espace, le terroir, et une organisation qui en assure l’unité, la communauté d’exploitants.
1. Le terroir et la mise en valeur du sol
Le terroir est l’ensemble des terres de toute nature exploitées par un groupe d’hommes. En dépit de leur extrême variété régionale, les terroirs français aux XVIe et XVIIe siècles sont généralement constitués de trois éléments distincts et complémentaires que chaque exploitant associe normalement dans son exploitation.
2. La maison et son enclos
C’est le cœur du terroir comme de l’exploitation. Dans ces espaces minuscules de quelques ares se concentrent la maison, autrement dit : les hommes, le bétail, les outils, la récolte, et le jardin, consacré aux légumes, aux herbes, au chanvre et aux arbres fruitiers.
3. Les labours
Il s’agit des champs labourés consacrés à la production agricole et d’abord aux céréales, base principale de l’alimentation paysanne. Cette partie du terroir est soumise aux règles plus ou moins rigides de l’organisation collective que, suivant la coutume[1], le groupe impose aux particuliers.
4. Le saltus
Ce terme des agronomes romains est habituellement utilisé pour désigner