Les pensées de blaise pascal
Après sa mort, la famille de Pascal découvre dans ses papiers de nombreux manuscrits et imprimés. Gilberte et Florin Périer commencent alors un important travail d'édition qui a littéralement fondé la gloire de Pascal : en 1663 paraissent chez Desprez L'Equilibre des liqueurs et la pesanteur de la masse de l'air, puis en 1665 le Traité du triangle arithmétique ; en 1666, ils prennent un privilège pour les « Fragments et Pensées... sur diverses matières » dont sortira en 1670 I'édition des Pensées, dite de Port-Royal.
Le manuscrit révèle les méthodes de travail de Pascal. Il écrit sur de grandes feuilles de papier des réflexions, des esquisses, des plans, parfois des rédactions développées, qu'il classe en découpant les grandes feuilles, dont il répartit les morceaux dans des dossiers thématiques. On sait que Pascal perçait d'un trou les papiers destinés à entrer dans son Apologie, pour les réunir par une ficelle en liasses portant chacune un titre.
Deux copies sont parvenues, comportant une partie semblable, composée de vingt-sept liasses portant chacune un titre : ces titres se retrouvent dans une table des matières composée par Pascal qui représente visiblement le dernier état du plan de l'Apologie en préparation : ils correspondent à un ensemble de près de quatre cents fragments dont l'ordre, dû à Pascal, est aujourd'hui considéré comme intangible.
Dans Les Pensées, Pascal introduit la notion d'ordre comme « un ensemble homogène et autonome, régi par des lois, se rangeant à un certain modèle, d'où dérive son indépendance par rapport à un ou plusieurs autres ordres ». Les trois ordres identifiés par Pascal sont l'ordre du corps, l'ordre de l'esprit ou de la raison, et l'ordre du cœur ou de la charité[]. Cette notion d'ordre a été reprise par le philosophe André Comte