Les poémes
Pour faire frémir l'herbe haute Et tout le pré Et les doux saules
Et le ruisseau qui chante aussi
Un petit roseau m'a suffi A faire chanter la forêt | Ceux qui passent l'ont entendu
Au fond du soir, en leurs pensées Clair ou perdu, Proche ou lointain...
Ceux qui passent en leurs pensées
L'entendront encore et l'entendent Toujours qui chante. | Il m'a suffi
D'un petit roseau cueilli
A la fontaine où vint l' Amour, Sa face grave Et qui pleurait,
Pour faire pleurer ceux qui passent,
Et trembler l'herbe et frémir l'eau ;
Et j'ai, du souffle d'un roseau,
Fait chanter toute la forêt. | |
La feuille au vent - (Antoine Vincent Arnault 1766-1834) De la tige détachée
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu - Je n'en sais rien.
L'orage a brisé le chêne
Qui était mon seul soutien
De son inconstante haleine. | Le zéphyr ou l'Aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon,
Je vais où le vent me mène,
Sans me plaindre ou m'effrayer ; | Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de Laurier. | |
La Pervenche - (Alphonse de Lamartine) Pâle fleur, timide pervenche
Je sais la place où tu fleuris,
Au pied des monts, ton front se penche
Pour mieux charmer nos yeux épris ! | C'est dans un sentier qui se cache
Sous ses deux bords de noisetiers
Où pleut, sur l'ombre qu'elle tache
La neige des blancs églantiers | Une source tout près palpite
Où s'abreuve le merle noir ;
Il y chante et moi je médite
Souvent de l'aube jusqu'au soir. | O fleur ! que tu en dis des choses
A mon amour, quand je reviens,
Quand tu me parles à lèvres closes,
Et que mon coeur écoute le