Les regrets sonnet 91 du bellay
Ce texte est un sonnet composé de deux quatrains et de deux tercets, eux-mêmes écrits en alexandrins. Au premier abord, le poème peut sembler être un éloge de la beauté d’une femme, cette éloge étant accentuée par l’anaphore de l’interjection « Ô » au début de plusieurs vers et la répétition du mot « beaux » (ou belles) à 6 reprises et de plusieurs termes valorisants la personne décrite : « précieux trésors », « cuisse délicate », « divines beautés ». Cependant du Bellay fait preuve d’ironie dans le portrait de cette femme. En effet, il utilise de nombreux adjectifs qui peuvent avoir une connotation négative : « retors », « crespe », « grand’ », « damasquine », « courte », « grassette », « grossette » … Du Bellay fait donc l’éloge de la laideur de cette femme car il la décrit comme une vieille femme avec un front ridé, une grande bouche qui se retrousse, des dents noires, des ongles sales et une corpulence assez forte. Tout au long du poème, les rimes sont embrassées, ce qui accentue l’effet ironique et négatif du texte : « retors » et « bords » donnent l’impression d’une bouche tordu, comme les babines d’un chien qui se soulèvent pour découvrir les dents et mettre en garde son interlocuteur, « corps » et « trésors » pourraient être des termes positifs, mais corps est employé dans l’expression « digne d’un si beau corps » ce qui inclut une ironie