Les réécritures
COURS
LES RÉÉCRITURES
1ère L
Qui a une certaine culture littéraire s'aperçoit vite qu'un nombre non négligeable d'œuvres sont nettement inspirées de celles d'auteurs "anciens", ou sont des reprises et adaptations de thèmes déjà traités, de personnages ou d'histoire déjà connu(e)s. Le phénomène de « réécriture » n'est pas nouveau, il était même ouvertement prôné par les Classiques, qui soutenaient qu'on n'apprend son métier qu'en imitant un maître, un modèle d'une part, et en reprenant et réécrivant sans cesse son œuvre, d'autre part :
«Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez » préconisait Boileau dans son Art poétique (1674).
1°) Un auteur réécrit son propre texte
A l'origine, et au sens propre, le terme récriture ou réécriture désigne le fait, pour un auteur, de reprendre un travail rédactionnel afin de l'améliorer. Le travail de l'écrivain consiste en effet à passer de notes ou de brouillons, ou d'une première version de son texte, à la version définitive, dont il est satisfait et qu'il juge digne d'être publiée.
Exemples :
Il est ainsi extrêmement intéressant de pouvoir comparer la première version de l'autobiographie de Chateaubriand, intitulée Mémoires de ma vie [œuvre commencée en 1809, à une période où son activité politique était très réduite du fait de sa disgrâce... puis qu'il abandonne en 1815, quand il revient en politique] et la version définitive, intitulée Mémoires d'outre-tombe
[parue en 1848, après sa mort, mais qu'il a rédigée entre 1830 et 1841, en reprenant et remaniant profondément la 1ère version, et naturellement en la poursuivant, en écrivant la suite...].
Jean-Jacques Rousseau, qui écrivit aussi son autobiographie sous le titre Confessions, en a rédigé deux introductions extrêmement différentes de par le ton et le contenu, l'une écrite en 1764