Les salon literaires
Les salons littéraires se distinguent des cafés littéraires comme le Procope, lieux publics où les discussions se tenaient sans invitation, ni horaire, ni sujet précis.
Avant le règne de Louis XIV, préexistaient non pas des salons mais des groupes littéraires. Le plus célèbre était celui de Malherbe dont Boileau salua l’avènement. Ce salon était réputé non pas pour aider mais pour détruire ses contemporains. Par exemple, Racan, voyant que Malherbe avait rayé environ une page sur deux d’un livre de Ronsard, commit l’imprudence de lui demander si le reste était bon. Celui-ci, d’abord interloqué, passa la première heure de leur réunion à biffer toutes les pages qui avaient échappé au premier massacre1.
l y eut ensuite jusqu’au début du XIXe siècle, des réunions assez nombreuses d’esprits d’élite ou de personnes tenant à la « société polie », qui constituèrent autant de centres, de foyers littéraires dont la connaissance est indispensable pour saisir dans ses détails et dans ses nuances l’histoire de la littérature. Comme ces salons littéraires furent presque toujours présidés par des femmes, l’histoire des premiers ne peut s’envisager indépendamment des secondes que distinguait l’esprit, le goût et le tact. Pour les aider à diriger leurs salons elles employaient des valets habillés de vestes et de bérets blancs pour les aider à servir les boissons, livres... En plus elles payaient un philosophe pour lancer des débats, des discussions, présenter des livres et ramener des participants.
C’est dans leur salon que s’est développée l’habitude de la