les secteur informel au Maroc
Au Maroc, l’économie informelle est estimée à environ 14 % du PIB, pour un chiffre d’affaires de près de 280 milliards de dirhams 1. Selon une acception largement répandue, l‘économie informelle se définirait comme l’ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de la législation pénale, sociale ou fiscale ou qui échappent à la comptabilité nationale, et sont par extension en dehors de toute régulation de l’Etat.
L’informel est d’abord un phénomène urbain, selon la dernière enquête nationale du HCP sur l’informel : 77 % des unités informelles se retrouvent en zone urbaine, et parmi celles-ci plus de 57 % exercent dans le secteur du commerce. Le commerce représenterait 77,3 % du chiffre d’affaires de l’économie informelle, soit 216 milliards de dirhams, et 81 % du volume de main d’œuvre totale travaillant dans le secteur du commerce
La réalité de cette économie paraît difficilement saisissable et recouvre des activités disparates. C’est pourquoi le terme de secteur informel est peu à peu abandonné, l’informel se rencontrant autant dans le tertiaire (commerce de rue, contrebande), que dans le secteur industriel (ateliers de sous-traitance) ou agricole (travail familial par exemple). Mais surtout, peu d’activités de l’informel s’exercent en dehors de toute régulation étatique, de tout cadre légal et fiscal. Bien au contraire, l’informel s’insère au creux de l’économie formelle, complément ou chaînon essentiel de tissus commerciaux ou productifs parfaitement organisés, que l’on pense aux ateliers du Sentier à Paris qui fournissent une part non négligeable du «made in France» ou aux étals des vendeurs de rue de toutes les agglomérations marocaines. Car l’informel n’est pas l’apanage des pays en développement, loin s’en faut… Il apparaît partout là où le marché de l’emploi ne peut absorber la main d’œuvre disponible, où les contraintes juridiques et fiscales font obstacle au développement de l’activité