Les sociétés et leurs caractéristiques
Dans la civilisation arabo-islamique, Ibn Khaldoun, dans son ouvrage Muqaddima, introduit une méthode précise et critique des sources et met les évènements en perspective pour déterminer les causes de la montée et du déclin des dynasties arabes. Certains le considèrent comme le véritable père de la sociologie. Ainsi, Ludwig Gumplowicz, professeur de sciences politiques à l'Université de Graz, dans un ouvrage intitulé Aperçus sociologiques publié à Paris en 1900, rapporte qu'« un pieux moslem avait étudié à tête reposée les phénomènes sociaux et exprimé sur ce sujet des idées profondes : ce qu'il a écrit est ce que nous nommons aujourd'hui sociologie »5
Pour les Temps modernes, c'est dans le Novum organum, la Grande restauration des sciences de Francis Bacon, et dans son tableau de classification des sciences, qu'apparait, sous l'intitulé de sciences humaines, un ensemble de disciplines portant sur les sociétés humaines, ayant le même statut épistémologique que les sciences naturelles.
Au xviiie siècle, plusieurs sauteurs commencent à reconsidérer les mondes sociaux à partir de modèles mécaniques comme l’Homme machine de La Mettrie ou physiques comme celui d' Isaac Newton : les positions et les relations entre les individus obéissent à des lois semblables à celle de l'attraction universelle. On trouve cette idée chez Diderot, d'Holbach, etc. Mais c'est Fourier (1772-1827) qui pousse l'analogie le plus loin avec sa Théorie de l'attraction passionnée. Montesquieu, de même, ne doit pas être oublié, en particulier