Les séducteurs dans la littérature
Il n’est jamais inutile de commencer par une définition. Séduction vient du latin se ducere, qui signifie conduire à l’écart ou amener à soi. Séduire, c’est tirer quelqu’un à l’écart du groupe avec lequel il se confondait, le sélectionner, le persuader qu’il est unique, remarquable, et qu’il a été remarqué. La séduction opère cependant de deux façons différentes, de façon passive, lorsqu’une personne essaie d’attirer une autre vers soi ou de façon active, lorsqu’une personne chercher à s’imposer à une autre. Séductrice d’un côté donc, séducteur de l’autre.
On peut alors penser que ces deux postions sont représentées dans la littérature mais lorsque la séduction féminine s’exprime comme l’affirmation d’un désir sexuel au sens viril du terme, elle aboutit à un échec. En fait, dans la littérature, la femme est presque toujours décrite comme séduite… et abandonnée. C’est ainsi que, pour être acceptée, la séduction féminine doit se conformer à une règle incontournable, qui est de laisser au séducteur l’illusion de la victoire. Rôle pour rôle, les écrivains ont donc, semble-t-il, été plus tentés par le rôle actif du séducteur que par le rôle passif de la séduite et nous allons vous présenter trois exemples, parce qu’ils sont à la fois des modèles de tactique de séduction et des exemples de la relation complexe que séduction masculine et féminine entretiennent l’une par rapport à l’autre.
II- Dom Juan :
Le personnage de Don Juan est né de l’imagination d’un Espagnol, moine de son état, mais auteur à succès, Tirso de Molina. C’est lui qui écrivit entre 1625 et 1630 une pièce de théâtre intitulée Don Juan Tenorio, le trompeur de Séville. Son personnage a été ensuite repris dans toute l’Europe, comme pièce de théâtre ou adapté en texte ou en opéra. Le personnage évolue légèrement avec les époques. Mais la trame de fond demeure : séduction des femmes, rejet des règles sociales et morales, défi à l'autorité et à Dieu, châtiment « exemplaire ».
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