Les temps féodaux
La période médiévale classique concerne cinq siècles de notre Histoire. Elle commence avec la dynastie capétienne. En 987 meurt le dernier Carolingien (Louis V), sans descendance. C’est son plus proche parent qui vient revendiquer la succession, son oncle Charles de Lorraine qui est lui-même un Carolingien. Depuis 888, Carolingiens et Robertiens se succèdent sur le trône de France. Cette succession commence à agacer un homme, l’archevêque Adalbéron de Reims. Il choisit de privilégier, pour la succession de Louis V, le candidat qu’il juge le plus solide. Il va donc faire campagne en faveur d’un autre candidat que Charles de Lorraine : Hugues Capet (petit-fils de Robert le Fort). Pour écarter Charles, l’archevêque de Reims avance deux arguments : la royauté n’est plus héréditaire mais élective et Louis V n’a pas d’héritier en ligne directe. Donner la royauté à son oncle obligerait donc à remonter dans l’arbre généalogique et choisir un collatéral de Louis V. Or, choisir un collatéral du roi défunt n’est pas une habitude conforme aux usages féodaux du 10e siècle. À cette époque, la succession collatérale n’est pas encore fermement admise en droit des fiefs. Adalbéron avance donc des arguments politiques et juridiques. La véritable raison de la préférence d’Adalbéron tient en réalité à la personne même d’Hugues Capet. Il le choisit parce qu’il veut imposer un roi qui puisse durer pour la Francie. Il faut donc choisir un roi qui ne va pas gêner les grands féodaux. Hugues Capet correspond à ce profil : c’est un grand seigneur, il est Duc de Francie, il dirige l’Île-de-France mais n’est pas le plus puissant des princes territoriaux. Il ne présenterait donc pas une grosse menace pour ces derniers.
En 987, les grands féodaux se réunissent à Senlis à l’initiative de l’archevêque de Reims, ils écoutent