Les trentes glorieuses en france et en allemagne : analogies et différences
A la fin de la seconde guerre mondiale, l'Europe n'est plus que l'ombre d'elle-même. Les historiens d'aujourd'hui évoquent l'année 1945, comme « l'année zéro », même si à l'origine cela désigne avant tout la situation alarmante et chaotique de l'Allemagne lors de la chute du Reich. Le fait que la majeur partie des combats de cette guerre s'était déroulé sur le sol européen, conjugué aux divers bombardement aériens massifs aux conséquences destructrices et dramatiques de part et autre des deux camps (la Luftwafe semant la terreur dans le ciel de Londres au début de la guerre, les alliés répliquant de la même manière entre 1943 et 1945 sur les villes allemandes, mais aussi plus étrangement en France), ont entrainé une sérieuse destruction de régions entières, telles que celles du nord et de l'est de la France, mais aussi de bassins industriels comme la Ruhr ou la Sarre, et même de certaines grandes villes à l'instar de Dresde ou de Berlin. Des destructions importantes mais sommes toutes à relativiser vis-à-vis de la situation en 1918, où les zones de combats avaient été littéralement pulvérisées. Ainsi peinant à se relever et retrouver son faste et rayonnement d'antan, devant faire face à des flux massifs de migrations de population (retour de prisonniers ou d'exilés, transferts de population), craignant le spectre de la crise et un retour au marasme des années 30, pensant ses blessés, elle prépare une difficile reconstruction. Ainsi en un peu de moins de quarante ans, après 1918, les états européens entament une seconde reconstruction qui s'annoncent tout aussi périlleuse et compliqué que la première. La tentation de l'isolationnisme et du replis national se fait un temps ressentir et est évoquée à demi-mot au sortir de la guerre, cependant les états ayant retenus les leçons du passé et soucieux de ne plus commettre les mêmes erreurs amorcent cette phase de