Les valeurs de la republique romaine
LA VERTU
La vertu est pour l’homme de savoir distinguer le juste, l’utile, l’honnête, ce qui est bien ou mal, l’inutile, le honteux, le malhonnête ; la vertu est de pouvoir assigner leur prix aux richesses, donner ce qui est véritablement dû aux honneurs ; d’être l’ennemi juré des mœurs et des hommes pervers, le défenseur au contraire des mœurs et des hommes honnêtes ; en outre, de tenir compte de l’intérêt de la partie en premier lieu, ensuite de ses parents, enfin, et en dernier lieu, du sien propre. LUCILIUS
LE RESPECT
Il lui avait interdit de paraître au forum et au grand jour, ou de fréquenter les camarades de son âge, et l’avait condamné une vie d’esclave. Quel était son tort ? Il parlait mal et avait la langue embarrassée (…)
Ces accusations2 choquèrent plus l’opinion publique que le jeune homme lui-même : (…) sans rien dire à personne, il passa un poignard à sa ceinture et arriva de bonne heure à Rome ; après avoir franchi la porte, il alla tout droit chez le tribun Marcus Pomponius ; il déclara au gardien qu’il avait besoin de rencontrer immédiatement le maître de la maison ; il demanda à parler sans témoins. Tous furent invités à se retirer ; il tira son poignard et, se tenant au-dessus du lit l’arme pointée sur le tribun, il menaça de le transpercer s’il ne jurait pas de répéter mot pour mot le serment de ne jamais traduire son père devant l’assemblée du peuple.
Ce que la plèbe trouva surtout exemplaire, c’était que la sévérité de son père n’ait pas détruit dans le cœur du jeune homme l’affection qu’il lui devait. TITE-LIVE
LA BRAVOURE
Il prend un bouclier, se ceint d’une épée espagnole bien appropriée à un combat de près. Le Gaulois l’attendait, riant bêtement et lui tirant la langue pour se moquer de lui. Quand ils furent placés entre les deux armées, le Gaulois jeta son glaive avec grand fracas sur les armes de Manlius. Mais celui-ci se glissa entre le corps et les armes du Gaulois, et lui