Les zones intégrées économiquement sont-elles favorables à la croissance
Après 1945, le monde s’est doté d’organisations internationales visant à promouvoir la coopération internationale. Dans le domaine commercial l’OMC s’est donné pour mission la suppression de tous les obstacles aux échanges (droits de douane et barrières non tarifaires), ce qui sera obtenu par étapes lors des négociations multilatérales organisées sous son égide. L’OMC cherche à promouvoir le multilatéralisme en appliquant la clause de la nation la plus favorisée : ainsi un avantage commercial consenti par un pays à un autre se transforme en un avantage général valable pour tous les pays. Cependant, depuis le début des années 80, on observe un déclin du multilatéralisme et un retour à des pratiques commerciales plus restrictives. Le développement des échanges internationaux s’est accompagné de la constitution de pôles d’échanges au sein desquels les échanges se développent rapidement. Cette tendance peut s’expliquer par la mise en place de processus d’intégration régionale comme c’est le cas en Europe depuis 1957 et plus récemment en Amérique avec l’ALENA (1992). Mais la régionalisation commerciale est aussi le fait d’une croissance économique rapide comme on le constate de façon récente en Asie. La construction de systèmes d’échanges préférentiels est apparemment contraire aux principes du multilatéralisme à l’œuvre depuis 1945. Cependant, l’OMC adopte une position généralement favorable à l’égard de ces accords régionaux si les créations de trafic l’emportent sur les détournements : la création de la zone apparaît alors comme un pas vers le libre-échange mondial. La crise des années 70 ayant avivé les tensions commerciales entre des économies de plus en plus ouvertes, de nombreux pays ont souhaité s’intégrer aux échanges mondiaux dans le cadre d’accords régionaux. Le développement de ce nouveau régionalisme dans les années 80 laisse peser la menace de fractionnement de