Les échanges contemporains de biens et de services relèvent-ils du libr-échange ?
Le 12 novembre 2007, lors d’un discours prononcé à l’université nationale de Singapour, le Premier ministre chinois Wen Jiabo déclarait « Nous sommes partisans du libre-échange et nous sommes contre le protectionnisme. » À cette même date la Chine annonçait un nouvel excédent commercial mensuel record.
Par cet exemple nous sommes amenés à nous demander si les échanges internationaux contemporains relèvent du libre-échange.
Nous étudierons dans une première partie le libre échange, en le définissant, en évoquant les différentes théories existantes et le rôle de l’Organisation mondiale du commerce. Dans une deuxième partie nous verrons que le libre-échange a des limites, qu’il existe des pratiques protectionnistes mais qu’elles ont des effets négatifs et que l’OMC peut faire l’objet de critiques.
(Première partie)
LE LIBRE-ECHANGE ― Le libre-échange est un principe économique favorable à la libre circulation des marchandises entre nations, en préconisant notamment la réduction ou suppression de certaines entraves au commerce international, telles que les droits de douane, par exemple.
LES DIFFERENTES THEORIES DU LIBRE-ECHANGE ― Plusieurs économistes se sont réclamés du libre-échange et ont élaborés des théories devenues désormais classiques.
Adam Smith a développé la théorie des avantages absolus. Pour lui, une nation a intérêt à se spécialiser dans la production de biens qu’elle peut réaliser a des coûts moins élevés que l’étranger, les exporter et a contrario, importer les biens pour lesquels les coûts sont plus élevés que l’étranger. Cette nation posséderait donc un « avantage absolu » dans sa production de biens.
David Ricardo, lui a inventé la théorie des avantages comparatifs. Il compare deux pays : l’Angleterre et le Portugal, pour la production de vin et de drap. Pour x bouteilles de vin l’Angleterre a besoin de 120 hommes et le Portugal en a besoin de 80 ; respectivement pour x mètres de drap, l’Angleterre a besoin de 100