Lettre de motif
A) Toutes les opinions se valent parce que "l'Homme est la mesure de toutes choses" (Protagoras)
En énonçant sa leçon relativiste, Protagoras nie l'existence d'une vérité absolue. L'individu est donc le seul habilité à déterminer ce qui paraît vrai, juste ou bon. L'opinion, en tant que croyance subjective, tient pour vrai. Elle peut être correcte mais est radicalement indifférente à l'objectivité : c'est notre vérité, elle ne se justifie que par ce que nous sommes. L'opinion tire sa valeur de l'individu, qui est le seul critère de vérité. Mais à quoi se ramène la vérité ? À la sensation. Je vois, je sens que cela est ainsi, donc c'est vrai. Si c'est moi seul qui mesure ce qu'est une chose, il ne peut y avoir d'erreur. Les sensations du corps sont un critère infaillible de vérité.
B) L'argument du cadre de référence historique et culturel
L'idée, c'est que d'une part, nous n'avons pas un accès direct au réel, d'autre part, nous appréhendons le réel selon le système de référence de notre culture (une langue, des concepts, valeurs, croyances...). Enfin, pour le relativiste, personne ne peut radicalement s'extraire de son système de référence.
Hypothèse de Sapir Whorf : Nous percevons le monde en fonction du découpage que les langues admettent, de sorte que 2 individus de culture et de langue différentes ne perçoivent probablement pas la même chose.
Par exemple, les indiens Hopi ne disposent pas de temps passé et futur. On peut se demander comment ils produisent des énoncés physiques, au fil de la prédiction. Autre exemple : même la science est "polluée" par des présupposés irrationnels, de croyance, des théories historiquement situées et qui la referment sur elle-même.
C'est le concept de paradigme scientifique selon Khun : l'ensemble des représentations du monde, des pratiques et des théories communes à une communauté