Lettre relatant une horreur sur la première guerre mondiale
558 mots
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Lettre relatant une horreur de la première guerre mondiale: Ma très chère épouse, Je profite de quelques minutes de repos pour t'écrire, le colonel nous a conseillé de le faire au cas où... Mais je vais bien, ou presque. Depuis quelques temps, je ne peux fermer l'œil, non pas à cause des obus qui nous sifflent leur romance et des gémissements de nos camarades, non! Mon insomnie est dû à un drame qui s'est produit la nuit dernière. Comme toutes les nuits de cette semaine, c'était mon rôle de prendre la faction au petit poste. Hier soir, je n'ai pu assurer ma garde en raison d'une forte fièvre. Bouvreuil, un camarade se proposa pour me remplacer. Malgré ma maladie, je ne pu accepter. Il revenait du No man's land, sûrement le plus grand cimetière humain au monde. Personne n'en revenait, ou presque. Bouvreuil avait réussi à faire le chemin inverse de l'enfer et deux jours après, il se proposait pour me remplacer! Il alla trouver mon colonel sans me prévenir qui accepta de lui confier mon tour de garde. Je remerciais Bouvreuil pour son geste et lui promis de faire la même chose pour lui. Il me demanda simplement d'écrire à sa femme si le chant des sirènes l'appelait. Après ces mots, je le vis s'éloigner. Cinq minutes après, il atteignait les barbelés, moment le plus délicat, il faut faire attention de ne pas rester accroché, si tu ne veux pas que l'ennemi te tire comme un lapin. Mon dieu ma très chère femme, c'est ce qui arriva. Bouvreuil reçut une première balle, il hurla de douleurs. Il cria le prénom de sa femme Édith, puis il reçut une seconde balle. Je n'oublierai jamais ses cris et le prénom de sa femme qui resteront gravés à jamais dans ma mémoire. Bouvreuil gémissait. Il était resté accroché aux barbelés comme un insecte pris dans une toile d'araignée. Nous attendions le coup de grâce, celui qui serait offert gentiment par les boches. Au plus profond de moi, je voulais que tout s'arrête, qu'ils l'abattent, qu'on ne l'entende plus! Une minute passa, rien! Pas le