LETTRE A MON FILS

Je te remercie mon Amour pour Ton Amour.
Je regarde les albums photos et je souris sur le passé.
Sur certaines tu arbores de grands sourires, sur d’autres tu grimaces en faisant le clown avec ce petit air coquin qui n’appartenait qu’à toi.

Tu es beau, mon Fils. Je le disais souvent à voix haute lorsque nous rendions visite à la famille. D’ailleurs chacun ne manquait pas de me charrier. Tes yeux verts, magiques, m’oxygénaient, me remplissaient d’encore plus de bonheur.

Il me manque ce temps ou, lorsque tu étais enfant, tu t’agrippais à mon ventre comme un petit chaton fragile en quête de câlins. Mes mains caressaient alors doucement sa tête rousse et, soudain la quintessence du bonheur faisait frissonner mon corps, lorsque du bout de tes petites lèvres, tu me miaulais, en retour, des « maman je t’aime » enrobés de tendresse et d’innocence.

Ton sourire me charme toujours autant à travers les reflets du silence.
De mes cris, de mes larmes s’échappent des pluies d’interrogation. Je ne comprends pas pourquoi tu es parti si loin de moi.
Je te cherche dans la transparence du vide que tu as laissé.
Je suis courbée comme un peuplier mort.
J’ai froid. Pourtant le printemps arrive. Les fleurs éclosent et je ne sens pas leur parfum.
Mille pensées s’entrechoquent, s’alourdissent.
J’ose dessiner le tableau d’une vie en rose, rêver à un monde fait de beauté où tu ressurgirais.
Une vie simple, bien rangée, sans tourment, nous frôlerait la main, fluide et légère comme un vent d’été.

A mon réveil, la clarté livide du matin laisse mes yeux humides. Mon aquarelle a perdu ses couleurs de l’allégresse.
Mes rêves m’ont fait encore défaut.

Tu as rejoint la lune dans les étoiles. Ton âme flotte haut dans le ciel comme flottent les voiles des bateaux sur la mer calme. Tu m’attends paisiblement.

Nous revoir sera la plus douce délivrance.
Dans l’eau la plus pure, nos larmes de joies se mêleront au courant.
Nous en ferons une clairière de