Lettres écrites sur la montagne rousseau
I/ LA FACE CACHEE DE L’HISTOIRE FREUDIENNE.
1/ Mythes et légendes de la psychanalyse.
« Il était une fois », M. Borch-Jacobsen. En 1882 Freud découvre la talking cure d’Anna O analysée par Breuer. En 85-6 Freud en parle à Charcot, qui n’est pas intéressé. De retour à Vienne en 89 Freud décide d’employer la « méthode cathartique » de Breuer : les succès s’accumulent et donnent lieu aux Etudes sur l’hystérie (1895). Mais Freud insiste trop sur le sexuel pour Breuer. Son seul ami de l’époque : Wilhelm Fliess. En 1896, Freud élabore une théorie de la séduction à partir des récits d’incestes de ses patientes. Mais il réalise l’année suivante qu’ils sont sans fondement. Cela coïncide avec son autoanalyse débutée en août 1897 : Freud réalise qu’il a eu enfant des désirs pour sa mère et une jalousie envers son père et c’est pourquoi il avait pu accorder créance aux récits de ses patientes : lui-même voulait tuer le père. Les histoires de ses patientes faisaient alors sens : c’étaient non des souvenirs mais des fantasmes. Ce rôle des fantasmes inconscients devait devenir le complexe d’Œdipe.
Freud pouvait alors se libérer de son transfert névrotique sur Fliess.
« La vérité sur le cas de Mlle Anna O. » (cf. du même auteur, Souvenirs d’Anna O. Une mystification centenaire, Aubier, 1995). C’est Ernest Jones qui a remis le premier en cause ce récit : Jones révèle que Anna O (Bertha Pappenheim) avait fait une rechute et avait été placée dans un clinique avant de se rétablir avant de devenir une féministe convaincue. Les recherches de Henri Ellenberger ont montré que la patiente continuait à souffrir des mêmes symptômes hystériques ainsi que d’une morphinomanie occasionnée par les doses de morphine administrées par Breuer. Bref : la talking cure avait été un fiasco total, et Breuer le savait pertinemment (et, partant, Freud aussi), car une recherche de Albrecht Hirschmüller a montré que Breuer avait prévu son internement à