Lexicologie
La dérivation suffixale reste un moyen efficace de l’enrichissement du vocabulaire français où les suffixes sont très nombreux et d’une diversité sémantique notable. La suffixation est surtout productif dans les terminologies scientifiques et le langage de la presse où les néologismes sont souvent formés à l’aide des suffixes, tels que –able (captable, compactable), age (ciblage, cryptage), -ation (détaxation, restructuration), -isme (élitisme, né-gationnisme), iste (comportementaliste, deltiste, négationniste), -isation (autonomisation, précarisation, sponsorisation), -iser (crédi-biliser, précariser, sponsoriser), -ique (confortique, mercatique), logie (futurologie, rudologie), -thèque (artothèque, logithèque) et autres.
Quant à leur étymologie, les suffixes français sont d’origine latine (la majeure partie : -able, -age, -aire, -ant, -ateur, -ation, -et, ( ette), -ité, -ure, etc.), de formation française (-ailler, -elet, -eron, -illon, -ocher, etc.) ou d’origine étrangère (-ard, -aud, esque, iser, isme, iste, etc.).
À la différence des préfixes, les suffixes, dans la plupart des cas, donnent naissance à des mots appartenant à une autre classe (à une autre partie du discours) que le mot-radical : adorer – adoration, élever – élevage, nature – naturel. Mais il existe des suffixes qui ne changent pas la classe des thèmes de formation : musique – musicien, cerise – cerisier, bras – brassard, crier – criailler, rêver – rêvasser.
De même que les préfixes, certains suffixes sont synonymes : -euse dans cireuse, -ateur dans aspirateur, -oir dans arrosoir marquent l’«instrument».
Inventaire non exhaustif des suffixes français
-able : buvable, charitable, fiable, gérable, jetable, mangeable, pardonnable, potable, rechargeable, réutilisable,