Libertinage du xvii
I Qu’est ce que le libertinage ?
Origine
Le libertinage est avant tout un courant de pensée radicale qui a traversé toute l’Europe, de la Renaissance à la Révolution française.
C’est au XVIe siècle que le premier rassemblement de libertins est né. C’est avant tout un parti politique (d’ailleurs un des plus anciens d’Europe) qui a réuni les citoyens de Genève unis contre Jean Calvin. Ce dernier avait imposé une vie protestante au sein de la ville et ceux qui ne se retrouvaient pas dans les règles de cette réforme protestante étaient alors nommés « libertins ». Ce terme désignait les premiers libres-penseurs, les premières personnes à s’opposer à la religion, aux dogmes établis. Avec le temps, le nombre de ces « rebelles » s’est multiplié et le libertinage du XVIe siècle est devenu le courant de pensée de tous ceux qui voulaient conquérir la liberté et vivre avec les règles de la nature. Un mode de vie et de pensée en opposition à l’éthique et à la rigidité de la vie religieuse.
Au XVIIe siècle, les libertins ne désignent plus uniquement ceux qui s’opposent à la religion. Le libertinage se rapproche de la doctrine d’Épicure. S’instruire, profiter de la vie et de ses plaisirs devient une ligne conductrice pour le libertinage. Le libertin est alors un intellectuel épicurien. Les esprits continuent d’évoluer et le libertin est connu pour être un homme aux mœurs légères. C’est d’ailleurs au XVIIe siècle que Molière crée le personnage démesuré et transgressif nommé Dom Juan.
Au XVIIIe siècle, le libertinage prend une autre tournure. Toujours dans ce principe de liberté, d’idéal à atteindre, les œuvres libertines et érotiques apparaissent. Les romans, les contes, les récits initiatiques, les peintures laissent des traces indélébiles sur la façon de penser des libertins. Suivre instinctivement ce que la Nature offre est une règle d’or. Avec la Révolution française, la libre pensée devient légitime, le libertinage perd