Liberté et égalité
Introduction :
Liberté et égalité se présentent d’abord comme les valeurs fondamentales des sociétés démocratiques modernes. Nous reconnaissons comme étant les droits fondamentaux ces droits exprimés par les différentes déclarations des droits de l’homme. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, reprise dans la constitution du 3 septembre 1791, affirme dès l’article premier que « les hommes naissent libres et égaux en droits », puis dans les autres articles, que le but de l’association politique est la préservation de cette liberté et de cette égalité. Dans le même esprit, la devise de la république française proclame que la liberté et l’égalité sont ses valeurs fondamentales, en leur ajoutant la fraternité. Ces valeurs constituent donc l’horizon de notre pensée politique, raison pour laquelle nous nous inquiétons de la montée des inégalités dans le contexte économique difficile qui est le notre ou de possibles restrictions des libertés individuelles, par exemple dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Mais ces revendications ne vont pas toujours de pair et peuvent même entrer en concurrence. Ainsi, le débat sur la constitution européenne a permis de mesurer l’inquiétude à l’égard de la concurrence libre et non-faussée, pour autant qu’elle pourrait accroître les inégalités économiques. De même, le débat concernant l’opportunité d’une introduction en France de mesures de discriminations positive pour lutter contre les inégalités a fait émerger un certain nombre d’objections à leur égard, car elles pourraient constituer une atteinte à la liberté de ceux qui n’en bénéficieraient pas. C’est la raison pour laquelle il nous faut nous interroger sur ce rapport qui unit ou sépare la liberté et l’égalité. La liberté et l’égalité se conditionnent d’abord mutuellement, dans la mesure où la liberté politique revendiquée par les démocraties modernes repose sur l’égalité des citoyens, qu’il s’agisse de l’égalité