Lien entre la peinture et le poeme
Il est fréquent de voir les auteurs emprunter des procédés à la peinture afin de renforcer l'impact de leurs oeuvres sur l'imagination et le ressenti des lecteurs. Un de ces procédés est l'utilisation des couleurs. De la monochromie au clair-obscur, les poètes utilisent du lexique chromatique comme les artistes peintres de leur palette. Ainsi peut-on citer ces vers d'Ode de Théophile de Viau qui rappellent le clair-obscur :
« Une ombre offusque mes regards » ;
« Le feu brûle dedans la glace
Le soleil est devenu noir
Je vois la lune qui va choir ».
Il y a ici un travail de l'auteur qui, dans ces images successives, cherche à les opposer les unes aux autres et à les juxtaposer, les contraster, pour mieux les révéler. Pour pouvoir délivrer ce strophe, l’auteur doit maitriser des connaissances en matière de la littérature aussi bien que de l’art. Le même procédé est observable dans La Grotte de Versailles de Jean de la Fontaine. Dans le titre même il y a un effet d'oxymore, de contraste lumineux. La grotte connote l'obscurité tandis que le jardin Versailles, dans une culture collective va directement etre relié à la luminosité, avec sa galerie des glaces notamment. De plus, cet effet de contraste est poursuivi tout au long du poème dans l'opposition entre la grotte et les éléments observés ou invoqués tels que la « blancheur transparente de l'eau », un « voile de crystal ».
Les poètes voient dans l'écriture un instrument pour peindre le mouvement, l'inconstance, un moyen de faire une représentation visuelle, voire auditive et odorante, de n'importe quel objet ou sujet. Ainsi, dans