Lisbonne
L’Introduction Présentation : Comme nous l’indique déjà son titre, Lisbonne, Livre de bord. Voix, regards, ressouvenances1, de José Cardoso Pires, a comme sujet central la capitale portugaise, et se place ainsi au sein d’un vaste ensemble littéraire qui a fait de la ville son thème d’élection. Les littératures européennes en donnent plusieurs exemples aussi bien en prose qu’en vers, en particulier depuis la fin du 18e siècle, avec des auteurs comme Restif de la Bretonne, Charles Baudelaire, Émile Verhaeren, Alexandre O’Neill, et tant d’autres. Mais au-delà de cette parenté thématique, l’ouvrage que nous étudions ici est difficilement classable du point de vue de son genre. Il s’agit d’un de ces textes à statut problématique : il n’est pas un roman pas plus qu’une nouvelle ou un poème. Nous pouvons le considérer comme une sorte de récit, mais assez particulier : un récit de la ville. Car ce qu’il nous raconte, ce qu’il nous « dit », c’est la ville de Lisbonne, en ce sens qu’il en reconstitue son histoire, pourrait-on dire, mais son histoire poétique et subjective. Cardoso Pires est connu surtout grâce à son œuvre de romancier (il est aussi auteur de nouvelles et contes) et, en tant qu’héritier du néo-réalisme (importante mouvance littéraire portugaise née dans les années 30), il a imprimé à ses romans la marque de la critique sociale et de la résistance au salazarisme, régime totalitaire portugais qui a traversé une grande partie du 20e siècle (1926-1974)2. Lisbonne, Livre de bord, occupe donc, en raison de son statut particulier, une place à part aussi dans l’ensemble de l’œuvre de romancier de José Cardoso Pires. Situation : L’extrait que nous commenterons correspond à la partie