Litterature

597 mots 3 pages
Dès 1928, date de sa première arrivée à Paris, en tant que lecteur d’anglais à l’Ecole Normale Supérieure, il rencontre James Joyce (1882-1941). Entre les deux Irlandais, malgré leur différence d’âge, s’établit une très grande estime. Après avoir demandé au jeune Beckett de travailler à un ouvrage collectif sur Work in progress, titre provisoire de Finnegans Wake, Joyce lui suggère de lire Bruno[1] et Vico [2] afin d’expliciter leur place dans son œuvre. « Dante… Bruno. Vico… Joyce », sera l’article écrit par Beckett en 1929. Son analyse souligne combien la révolution que Joyce fait subir à la langue s’inscrit dans une tradition italienne ancienne, commencée par Dante dans sa réflexion sur l’origine des langues. La référence à Dante sera une constante non seulement de l’écriture de Joyce mais aussi de celle de Beckett. L’article laisse apparaître aussi l’attraction exercée sur Beckett, non pas par les extrêmes de l’Enfer et du Paradis dans La Divine Comédie, mais par l’entre-deux du Purgatoire. Le personnage de Belacqua, figure de l’indolence, y annonce les personnages beckettiens.

En 1931, Beckett écrit un essai intitulé Proust, où il s’intéresse au thème du temps et de la mort chez l’auteur de la Recherche mais aussi à l’expérience de la création littéraire qu’il rapproche d’« une expérience religieuse au seul sens intelligible de cette épithète, tout à la fois assomption et annonciation ». Entre 1926 et 1932, il écrit aussi des poèmes et se nourrit de la grande poésie européenne, de Dante à Leopardi, de Shakespeare à Keats. Viennent ensuite ses premiers romans, Murphy, 1938, où Murphy est un double du jeune Beckett, attiré par la philosophie de Descartes à Leibniz et à Geulincx[3], la littérature, la peinture, et où se profilent les éléments de ses futurs romans, la relativité du réel, la folie. De Murphy à Watt (1942-44), à la nouvelle sarcastique Premier amour (1945), se dessine déjà cette humanité qui se dégrade, se fige dans la solitude la plus absolue,

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