Littérarité et généricité
Résumé
S’intéresser à la notion de genre littéraire dans le champ particulier de l’écriture dramatique, c’est supposer que le théâtre appartient à la littérature. Postulat qui ne va pas toujours de soi, car fils d’Aristote nous demeurons, qui affirmait que le “ spectacle est totalement étranger à l’art et n’a rien à voir avec la poétique ”. Or la question de l’inscription du théâtre dans le champ de la res litteraria correspond précisément au mouvement imprimé par Richelieu aux institutions littéraires dès le deuxième quart du XVIIe siècle (et plus exactement, dès son arrivée au pouvoir en 1624). Et la promotion de l’art du spectacle en grand genre littéraire recoupe exactement l’extension temporelle de la tragi-comédie, forme dont chacun a lu au moins une production, ou plutôt une super-production, Le Cid de Pierre Corneille. C’est dire que la question de la littérarité de la forme dramatique est à l’horizon de cette enquête, et que la tragi-comédie permettra d’y apporter une réponse.
Plan
• I- Généricité : repérage de la forme en tant que genre • a- Repérage éditorial et temporel • a-1- • a-2- • b- Repérage formel: établir une recherche “ multi-critères ” • b-1- L’inventio • b-2- La dispositio • b-3- Le règne de l’obstacle extérieur • II- La légitimation doctrinale • a- Que se passe-t-il sur le front théorique ? • b- Tragi-comédie versus tragédie • c- Émotions tragiques / émotions tragi-comiques • d- La légitimation doctrinale du passe-temps • III- La légitimation institutionnelle. Institutionnaliser le passe-temps • a- Richelieu et la tragi-comédie19 • b- Littérariser le divertissement : Mirame
Texte intégral
1Cette étude s’inscrit dans l’enquête sur les genres, menée par le CTEL depuis le début de l’année 2002. L’année 2002-2003, consacrée à la problématique théorique du genre, s’est