Littérature
Le personnage support de fiction
L’Oulipo et la contestation de l’illusion réaliste
Georges Perec 1936-1982, La Disparition, 1969
Anton Voyl souffre d’insomnie et tente de s’occuper. Récit à la 3ème pers. Narrateur extérieur à l’histoire qui n’est pas présent, qui n’intervient pas. Le pers. est vu de façon externe. Registre réaliste (référentiel actuel)
I. La contrainte comme machine à produire de la fiction
La contrainte crée forcément des anomalies dans le récit. G. Perec s’est donné comme contrainte de ne pas utiliser la voyelle « e » dans son ouvrage.
A. Le lipogramme
Le lipogramme détermine le titre, le nom du pers, la crise qui introduit l’intrigue. Cette contrainte amène un incipit traditionnel du roman.
B. Choix du système narratif
Récit à la 3ème pers, sans intervention direct du narrateur avec une restriction de point de vue : il faut dire cette contrainte et ce pb sans la dire -> pas de point de vue omniscient. Cette contrainte nous met soit sur la piste policière, soit sur la piste fantastique, soit sur la piste psychologique.
C. Choix syntaxiques et lexicaux
Contrainte qui amène des choix syntaxiques et lexicaux : Juxtapositions (asyndète : absence de liaison entre 2 termes ou groupe de termes en rapport étroit), énumérations, répétitions de construction (anaphore) et synonymes + rares (noms de marque pour qualifier un objet) pour ne pas utiliser la conjonction de coordination « et ».
⇨ Ceci va donner l’impression d’un registre réaliste avec un ancrage dans le réel, mais aussi avec un effet stylistique : stagnation dans le texte. On sent un pers. dont le monde est omniprésent, envahissant et dont il se détache, avec le quel il est en rupture.
II. Une thématique essentielle : la perte A. Le choix de la lettre absente
Amputation de nom du pers. Anton Voyl = Antoine Voyelle => Amputation du nom de l’auteur : Perec < Perezt e = ﻮ dans le miroir G :